Quand je crée un tableau j’ai l’intention de montrer une scène, un détail de la vie, du monde ou de la nature. En quelque sorte je montre un détail intéressant et dans un seul image je raconte une histoire ou je transmets un sentiment.

Par exemple avec mon tableau Sous la tonnelle de rosier le spectateur peut se sentir assis devant des grappes de raisin sous une tunelle de rosier en contemplant les vignes qui mènent son regard dans le lointain. C’est une atmosphère, on a envie de sentir les roses, entendre la brise entre les vignes et goûter le raisin. Le tableau va inciter l’imagination du spectateur pour créer l’entourage de ce qu’il voit déjà : imaginer les gens qui seraient assis autour de la table, les arbres, les roses qui les entoureraient et même derrière lui il y aurait sans doute une maison ou une cave à vin. Voilà ce qu’on peut transmettre et éveiller par un tableau à part.
En ce qui concerne les illustrations ils n’existent qu’avec l’histoire qu’elles illustrent. C’est la première règle à respecter. Bien sûr il faut que l’image soit compréhensible sans le texte mais elle joue toujours un rôle ’secondaire’, ce n’est pas l’illustration qui raconte l’histoire, elle ne fait que la compléter.

Ensuite elles doivent réspecter l’atmosphère de l’histoire, par exemple un conte joyeux ne peut pas être accompagné par des images sombres et vice versa. Très important encore analyser le texte et accentuer les choses important de l’histoire : on ne peut pas mettre l’emphasis sur un massif de fleurs si c’est une voiture qui est important. Ou par exemple dans une scène qui se déroule dans un grenier parce que six enfants jouent là-bas, ce sont évidemment les enfants et les jouets qu’il faut détailler ce n’est pas la charpente.
Tertio : les images se suivent l’une après l’autre, il faut respecter la continuiter c’est pour ça qu’il vaut la peine de préparer toutes les illustrations en brouillon. C’est un très bon conseil mais en réalité il y a parfois une énorme différence entre les brouillons et les illustrations parce que si on aime vraiment ce qu’on est en train d’illustrer l’inspiration arrive et on a une illumination qui peut changer complètement nos premières idées.
Et voilà le point commun du peintre et de l’illustrateur ( soyons en peu féministe : l’illustratrice ) : l’inspiration et l’envie de montrer des images, créer une atmosphère, un sentiment.